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publiée. Alcidamie qui s’y trouva par hazard ne me vit pas pluſtost qu’elle rougit : comme ſi elle euſt eu quelque confuſion de sçavoir que j’avois ſa Peinture. D’abord que Polycrate entra, il me fit appoecher de la Princeſſe Herſilée, aupres de laquelle eſtoit Alcidamie : & leur racontant ce qu’elles sçavoient deſja ; il ne faudroit plus, dit il, pour achever cette avanture, ſinon que Leontidas fuſt effectivement amoureux d’Alcidamie, auſſi bien que Theanor & Timeſias le ſont : dont l’un eſt ſon Amy, & l’autre ſon ennemy, pourvoir un peu comment un homme nai en l’Iſle de Chipre ſe démeſleroit de toutes ces choſes, Seigneur ; luy dis-je en rougiſſant & en ſous— riant, s’il ne faut que cela pour rendre cette avanture belle, vous pouvez n’y ſouhaitter plus rien. N’eſcoutez pas Leontidas, interrompit Alcidamie, comme s’il parloit ſerieusement : car Seigneur, comme vous le sçavez, c’eſt la couſtume de ſon Païs, de traiter de cette ſorte toutes les Dames. Il y a deſja ſix jours, pourſuivit elle, que je taſche de l’en corriger : & il m’a promis que dans deux au plus tard, il ne me parlera plus ainſi. Quoy, dit Polycrate parlant à Alcidamie, il y a ſix jours que Leontidas vous dit de ſemblables choſes de voſtre conſentement ? Ouy, Seigneur, repliqua t’elle en rougiſſant, mais c’eſt à condition qu’il ne m’en dira plus jamais. Nous en croirons ce qu’il vous plaira, dit alors la Princeſſe Herſilée en ſous-riant : Non feray pas moy (reprit Polycrate en regardant Alcidamie) car je ſuis perſuadé, que puis que Leontidas vous a dit une fois qu’il vous aime, il vous le dira touſjours. Mais il me le dira inutilement, repliqua Alcidamie, puis que je ne l’eſcouteray point : Cependant Seigneur,