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de troubler la felicité de voſtre Rival. Elle eſt trop bien eſtablie, reprit Tharpis, pour le pouvoir eſperer : elle ne l’eſt pourtant pas de telle ſorte, reſpondit Anatiſe, que ſi Dinocrate veut m’eſtre fidelle comme il me l’a eſté autrefois, je ne le puiſſe faire aiſément. Tharpis impatient de sçavoit ce qu’elle vouloit dire, l’aſſura que s’il ne faloit que donner la moitié de ſon bien pour le ſuborner, il le ſeroit fort volontiers ; & enfin il la preſſa de telle façon, qu’elle luy dit la fourbe qu’elle imaginoit, que Tharpis aprouva de telle ſorte, qu’il penſa ſe mettre à genoux pour la remercier d’avoir trouvé une invention ſi merveilleuſe. En ſuite ſans differer davantage, Anatiſe appelle Dinocrate ; le flatte & luy promet de faire bientoſt ſa fortune, Tharpis l’aſſurant qu’il ne veut pas meſme qu’il commence de faire la choſe qu’ils ſouhaitent de luy, qu’il ne l’ait enrichy par quelque preſent magnifique. Et enfin apres que Dinocrate, qui n’eſtoit naturellement que trop diſposé à faire des fourbes, leur eut promis de leur obeïr aveuglément : ils luy dirent ce qu’ils deſiroient de luy. Apres, dis-je, avoir bien concerté la choſe entr’eux : apres l’avoir examinée avecques ſoing, & avoir inſtruit Dinocrate de tour ce qu’il auroit à faire & à dire : ils trouverent qu’il ne faloit pas que l’on sçeuſt qu’il euſt veû Anatiſe : de ſorte qu’ils l’envoyerent loger à un Vilage proche de là, apres avoir expreſſément deffendu à ſa Sœur de parler de ſon retour à perſonne. Le lendemain le revoyant encore au meſme lieu, Tharpis commença de luy tenir ſa parole, en luy faiſant un preſent d’importance : en ſuite dequoy, ils luy donnerent ſes dernieres inſtructions & le congedierent ; luy ordonnant ſur toutes choſes, qu’il ne viſt