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rencontrer comme je l’eſpere. Si j’aprens que vous ayez receu la nouvelle de ſa mort ſans larmes, je reviendray, & je vous pardonneray peut-eſtre, l’amour que vous aurez eu pour luy durant ſa vie, pourveu que ſa mort vous ait eſté indifferente. Cependant demeurez dans ce Chaſteau ; obeïſſez à celuy qui y commande en mon abſence & n’y voyez qui que ce ſoit : ſi vous ne voulez que je revienne pour vous punir en voſtre propre perſonne, de tous les maux que vous m’avez faits, & de tous ceux que vous me faites.

OTANE.


Je vous laiſſe à juger combien cette Lettre affligea Ameſtris : qui l’ayant fait lire à Artemon, le conjura d’aller apres Otane : & en effet quoy que ce Capitaine du Chaſteau pûſt dire, Artemon y fut à l’inſtant meſme. Mais ſoit qu’Otane, qui avoit prés d’une heure d’avantage, fuſt deſja trop loing pour le pouvoir rejoindre, ou qu’il priſt une route differente de la ſienne, il ne le rencontra pas : & il revint aupres d’Ameſtris qu’il trouva toute en larmes. Elle ne sçavoit ſi effectivement Otane eſtoit party : elle ne sçavoit s’il eſtoit allé pour tüer Aglatidas, comme il je diſoit dans ſa Lettre ; ou s’il ne s’eſtoit point ſeulement, caché, pour voir comment elle agiroit en ſon abſence. Mais apres, a noir receu cette Lettre, ils comprirent bien par le commencement, qu’il n’alloit pas à l’Armée de Ciaxare ; puis qu’il n’auroit pas eſté en ce lieu-là parmy des perſonnes inconnuës. De ſorte qu’apres y avoir bien reſvé l’un & l’autre, ils trouverent la ve