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celuy d’écouter Artabane. Comme il fut ſeul avec Cyrus, il rapella en la memoire de ce Prince, la fourbe d’Arbate ; la jalouſie d’Aglatidas, apres avoir veû Megabiſe & Ameſtris dans un jardin en converſation particuliere ; ſon deſespoir & ſon exil ; la feinte qu’il fit à ſon retour d’aimer Anatiſe ; la douleur qu’eut Ameſtris de cette feinte paſſion qu’elle croyoit veritable ; comment elle sçeut qu’Aglatidas eſtoit jaloux, ſans sçavoir de qui il l’eſtoit ; la bizarre reſolution qu’elle prit, de ſe juſtifier dans ſon eſprit, en épouſant Otane, dont elle sçavoit de certitude qu’il n’eſtoit pas jaloux, & qu’il ne le pouvoit pas eſtre ; ſon mariage ; ſon deſespoir, & celuy de ſon Amant, lors qu’ils sçeurent leur innocence reciproque ; & enfin leur derniere ſeparation. Apres avoir donc repaſſé ſuccintement toutes ces choſes, Cyrus ſe tournant vers Artabane, je m’en ſouviens aſſez, luy dit-il, & les malheurs de mes Amis ne s’effacent pas ſi aiſément de ma memoire : contentez donc la curioſité que j’ay, de sçavoir tout ce qui regarde Aglatidas, & n’en oubliez rien je vous en conjure. Artabane obeïſſant à l’ordre qu’il recevoit, apres avoir un peu ſongé à ce qu’il avoit à dire, commença ſon recit par ces paroles.


SUITTE DE L’HISTOIRE D’AGLATIDAS ET