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par un homme que Menecée a envoyé à la Perſonne qui l’a ſi bien ſervy en cette occaſion, que la garde eſt preſentement ſi exacte à l’entour du Temple, qu’il n’y a plus moyen d’y rien entreprendre. Joint qu’Ageſistrate meſme ne peut plus ſe reſoudre à favoriſer la ſortie de ces princeſſes, luy ſemblant que ce funeſte accident luy marque clairement, que les Dieux n’ont pas approuvé le conſentement qu’elle y avoit donné. Mais en meſme temps nous avons sçeu que la Princeſſe Palmis eſt abſolument reſoluë de ne faire point ce que le Roy ſon Pere veut qu’elle face : & que ce ſera Ageſistrate qui mandera au Roy qu’elle ne la peut recevoir. Nous avons auſſi apris que la Princeſſe Mandane & elle, ſe ſeront promis de ne ſe quitter point, que leur fortune ne ſoit plus heureuſe. Enfin, Seigneur, apres avoir sçeu cela : Menecée & moy avons amené Cleandre, qui arrivera ſans doute bien-toſt ; & que j’ay voulu devancer de quelques heures ſeulement, pour advertir le Roy de ce qui s’eſtoit paſſé.

Apres que Timocreon eut achevé de parler, Cyrus tout affligé qu’il eſtoit, ne laiſſa pas de témoigner au Roy de Phrigie qu’il eſtoit bien obligé au Prince ſon Fils, de ce qu’il avoit voulu faire pour Mandane : luy demandant pardon avec beaucoup de bonté, de ce que ſon ame n’eſtoit pas auſſi ſensible à la joye qu’il alloit avoir de voir le Prince ſon Fils, qu’elle l’auroit eſté en un autre temps. Ce n’eſt pas, dit-il, que je ne m’intereſſe fort en ce qui vous regarde : mais c’eſt que tant que la Princeſſe Mandane ſera captive, je ne sçaurois eſtre capable de plaiſir. Comme il vouloit ſortir, le Roy d’Aſſirie, arriva, qui venoit pour sçavoir quelles nouvelles avoit aportées