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CONSTANCE.

Eh bien ! ces romances… quel rapport !… Est-ce que ces misères-là doivent nous occuper ?

ELVINA, embarrassée.

C’est que je soupçonne qu’elles renferment quelques nouvelles, quelque avis.

CONSTANCE, prenant la musique.

Ah ! voyons, voyons… que ne disiez-vous… ça peut servir à notre plan… c’est peut-être une conspiration en musique. (Elle regarde la musique et fredonne.) Hum… Hum… Lorsque dans une tour obscure, le prisonnier… Ça ne peut pas être cela.

ELVINA, vivement.

Mais, peut-être, madame, le prisonnier…

CONSTANCE.

Ah, mon dieu ! que c’est vieux… cela a cent ans… Ah ! voilà de la prose !… J’aperçois quelques lignes au crayon.

ELVINA.

Lisez donc, je vous prie.

CONSTANCE, lisant.

« J’ai mille choses à vous dire, que je ne puis confier qu’à vous seule ; et je ne sais comment vous voir. Il y a ce soir réunion chez le gouverneur ; on y dansera : je ne doute pas que vous n’y soyez invitée. Acceptez : j’y serai. »

ELVINA, à part.

C’est lui.

CONSTANCE.

Effectivement, ça a bien l’air d’une conspiration.