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FRANCK.

Lui, il est tranquille, morbleu ! comme la veille d’une bataille ! il écrit, il dessine, il n’a pas plus l’air de songer qu’il est en prison…

ELVINA, soupirant.

Il dessine ! il est bien heureux ! moi, je ne sais que faire… cet appartement est si petit…

FRANCK, regardant la chambre.

Ah ! il est sûr qu’il serait difficile de chasser ici ou de monter à cheval… mais on peut encore y manier un fusil, et je te promets de te donner deux leçons d’exercice par jour au lieu d’une… parce que, vois-tu, quoiqu’on soit en prison, i’ ne faut pas négliger son éducation, et puis tout ça aura une fin, que diable !…

ELVINA, soupirant.

Une fin ! Dieu sait laquelle.

FRANCK.

Sois donc tranquille… j’ vais courir m’informer… tâcher de voir M. Alfred… à présent qu’ je suis en pied… (Il écoute.) Attends donc, je m’oublie avec toi… c’est la garde montante… j’y cours, morbleu !… il serait joli pour la première fois d’ me faire mettre à la chambre de discipline.


Air : Vaudeville d’une Nuit de la Garde nationale.

Il n’ faut pas que l’ chagrin t’ gagne ;
Si le sort a trompé nos vœux.
À notre second’ campagne,
Crois-moi, nous serons plus heureux.
Song’ donc que dès la première,
On n’ peut pas tout avoir, morbleu !