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quelle chaleur il nous a défendus !… J’ai vu le moment où il se mettait en fureur contre son oncle, et battait toute la garnison. Oh ! c’est un bien bon jeune homme, un bien bon cœur !… S’il savait comme on me traite !… (D’un ton plus vif.) Voilà donc notre habitation… c’est superbe en vérité… Voyons un peu ma chambre. (Elle pousse une porte.) Ah ! l’horreur ! des barreaux à ma fenêtre !… Je ne pourrai jamais vivre ici, j’y périrai d’ennui. (Elle regarde la table.) Des livres, du papier ! belle ressource, ma foi !… Encore si j’avais là mon cher Franck, pour me faire ses récits de bataille… Mais non, personne ne s’intéresse à moi… Que veut ce soldat ?



Scène IV.

ELVINA ; FRANCK, avec un autre uniforme.
ELVINA, le reconnaissant.

Que vois-je ?… comment ! c’est toi, mon cher Franck ?

FRANCK.

Chut !… chut donc !… Sûrement c’est moi… Mille bombes, est-ce que je pouvais me passer de te voir ?

ELVINA.

Quoi ! le commandant t’a permis ?…

FRANCK.

Ah ben ! oui, l’commandant, n’m’en parle pas ; il n’sait pas vivre, morbleu ! et j’donnerais ma pipe, pour me battre avec lui.

ELVINA.

Mais enfin, par quel moyen ?…