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PÉDRILLE.

En attendant, et sans que vous vous en doutiez, vous êtes entourés et gardés à vue, et la moindre tentative d’évasion serait le signal de votre perte.

ROBERT.

Eh bien, alors, quel parti prendre ?

PÉDRILLE.

J’ai pensé que je pouvais vous servir, et je suis accouru ; jusqu’ici j’étais renfermé chez un ancien camarade à moi, que j’ai rencontré par hasard ; c’est lui qui m’a fourni ces nouveaux habits, et qui m’a transmis tous ces détails. Je viens donc, mes amis, ou vous sauver, ou partager votre sort ; car je n’ai point oublié ce que vous avez fait pour moi.

GASPARD.

Il serait vrai ! quoi ! vous avez de la reconnaissance ? vous n’oubliez pas vos amis ? Et de deux !… la journée est bonne, il y a long-temps que je n’en avais trouvé autant. Eh bien, voyons, mon garçon, quel est votre projet ?

PÉDRILLE.

Il y a ici près, un ancien aqueduc, dont ces ruines font parties ; vous allez, l’un après l’autre, et en ayant l’air de vous promener…

ROBERT.

Oui, en amateurs, en artistes qui examinent ces ruines.

PÉDRILLE.

Vous allez m’attendre sous ce portique, que vous apercevez d’ici ; surtout, n’ayez pas l’air d’éviter ceux qui vous rencontreront.