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Scène XIII.

Les précédens ; PÉDRILLE, mieux habillé qu’a la première scène, costume de bachelier ; le chapeau bond à plumet, et un manteau noir ployé sur le bras.
PÉDRILLE, les arrêtant.

Où allez-vous ?

GASPARD, à voix basse.

N’en dites rien, mon camarade, nous nous sauvons.

PÉDRILLE.

Gardez-vous-en bien, ou vous êtes perdus. Tout le village est en rumeur ; le bruit se répand déjà que vous êtes des charlatans, des imposteurs, qui avez voulu exploiter la crédulité publique.

ROBERT.

Voyez-vous la calomnie !… et qui est-ce qui ose nous accuser ?

PÉDRILLE.

Personne encore, car ceux qui ont été vos dupes n’ont garde de s’en vanter ; mais ce sont les plus acharnés, notre alcade surtout, qui a l’air tout étonné qu’on ait osé se jouer à un homme tel que lui : il a ameuté la multitude, et ils veulent absolument être témoins de l’expérience que vous leur avez promise ; car j’ai lu votre pancarte, et si, comme je m’en doute bien, vous ne pouvez tenir votre parole, je crains que ce ne soit fait de vous.

ROBERT.

Ah, mon dieu ! encore un endroit où il fait trop chaud pour nous.