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Le vent en poupe nous seconde,
Et tous les deux, ainsi que lui,
Nous allons, grâce à l’autre monde,
Faire fortune en celui-ci.

GASPARD.

Oui, mais dans ce moment cela va mal pour nous. Je me suis engagé à ressusciter un nommé Pédrille, un pauvre diable qui ne tient à rien, et contre lequel il n’y a pas la moindre objection.

ROBERT.

Aussi, pourquoi vas-tu t’adresser à quelqu’un de ce genre-là ? Les médecins en vogue ne traitent jamais que les gens riches.

GASPARD.

Est-t-ce que je le connaissais ? En attendant, on y compte, tout est préparé, et nous avons tout au plus une demi-heure.

ROBERT.

Ah, mon Dieu ! c’est fait de nous. Après les contributions que j’ai prélevées sur eux, ils ne voudront jamais entendre raison ; et si nous ne faisons pas revenir M. Pédrille, ils sont capables de nous envoyer le retrouver. Dis-moi un peu ; qu’est-ce que tu comptes faire ?

GASPARD.

C’est ce qui t’embarrasse ?… Parbleu ! je vais me sauver, et dans une demi-heure je serai loin d’ici.

ROBERT.

Alors j’en fais autant ; et quoique je porte la caisse, ça ne m’empêchera pas de courir : lu vas voir plutôt.

GASPARD.

Allons, partons.