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GASPARD.

Eh bien ?

ESTELLE.

L’autre moitié est à vous si vous le rendez à la vie.

GASPARD.

Que dites-vous ?… Moi, je pourrais accepter… Non, mon enfant… vous, au moins, vous êtes noble et généreuse ; vous avez un bon cœur. (À part.) Voilà la première, et cela fait plaisir. (Se reprenant.) Mais ça me met dans un fameux embarras.

ESTELLE.
AIR : Depuis long-temps j’aimais Adèle.

Comment jamais peindr’ ma reconnaissance.

GASPARD.

Daignez m’écouter mon enfant,

ESTELLE, à part.

Ah, mon dieu ! je crois qu’il ! balance,

(À Gaspard.)
Vous me l’aviez promis pourtant.

À votre cœur si je n’ peux m’ faire entendre,
Si ce n’est pas assez de tous mes biens,
Pour ajouter aux jours qu’on va lui rendre,
S’il le faut, prenez encor des miens.

GASPARD, essuyant une larme.

Ah ! c’en est trop !…

ESTELLE, vivement.

Vous êtes attendri, vous cédez… Je vais prévenir ma famille, nos parens, nos amis ; car vous sentez que je ne peux plus épouser Gregorio, que tout est rompu… Ah bien, oui ! qu’est-ce que dirait mon cousin ? Adieu, monsieur le docteur… Ça, ne tardez pas,