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c’étaient ceux mêmes que j’avais guéris de la toux et de la pituite, de la gravelle, du mal de dents, tous nos cliens, enfin, qui étaient les premiers à apporter des fagots.

ROBERT.

Aussi, quand nous retournerons dans ce pays, il y fera chaud.

GASPARD.

En attendant, il faut vivre, et recommencer notre fortune. Croyez-vous qu’ici nous réussirons comme docteurs ? Y a-t-il des maladies ?

PÉDRILLE.

Oui, et de la crédulité encore plus. Comme je vous le disais, la ville est bonne.

GASPARD.

Eh bien ! camarade, vous qui connaissez le pays, soyez notre associé, et partagez avec nous les bénéfices.

PÉDRILLE.

Je vous remercie, seigneur Gaspard ; je ne puis accepter vos offres ; je ne suis pas venu ici pour faire fortune, mais pour revoir encore une seule personne que j’y ai laissée, il y a six ans ; et après cela, on dit que le capitaine Fernand Cortez prépare une expédition, je m’embarquerai avec lui, et j’irai me faire tuer dans le nouveau monde.

GASPARD, le retenant par le bras.

Un instant. (Lui tâtant le pouls.) Je vous ai dit que j’étais médecin, et que je m’y connaissais. Pulsation fréquente, regard sombre et mélancolique, dérangement dans le cerveau ! Vous êtes amoureux.