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Elvina ne songe, hélas !
Qu’à l’exercice, aux combats,
Mais à moi ne songe pas.
Voyant enfin, la paix faite,
Dans mes foyers j’espérais,
Vivre en repos désormais…
Et loin d’avoir ma retraite.
Grâce à toi, dans ma maison,
Je me crois en garnison.

ELVINA, lui prenant les mains.

Eh bien, mon père, voilà qui est dit. Pour te plaire, pour toi seul, je me corrigerai, j’étudierai.

FRANCK, sa lettre à la main.

Oui, mon colonel ; nous étudierons ; et pour commencer, si vous voulez me lire ceci.

LE BARON.

Une lettre !

FRANCK.

Oui, c’est une lettre, que l’on m’écrit à moi.

LE BARON.

Très volontiers, mon camarade. Eh ! mais il n’y a point d’adresse.

FRANCK.

Non, ça m’a été donné de la main à la main.

LE BARON, lisant.

« En vous voyant, mon cœur se plaît à vous croire aussi bonne que belle. » De qui parle-t-il donc ?

FRANCK.

Mon colonel, c’est sans doute une faute d’orthographe.

LE BARON.

Continuons. (Il lit.) « J’ai trouvé le moyen de parve-