Page:Scribe - Théâtre, 8.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

S’enfuit d’un air d’effroi
Devant moi.
Les troupeaux bondissans
S’en retournent aux champs,
Et nos gais paysans
À l’ouvrage ;
Lorsqu’au détour d’un bois.
Un peu tremblans, je crois,
Le fer en main, je vois
Deux grivois.
Arrêtons-nous, dit l’un,
Car j’aperçois quelqu’un ;
Mon aspect importun.
Fait qu’aucun
N’est défunt :
Car d’un avis commun
Pensant qu’ils sont à jeun,
Dans la forme ordinaire

Tous deux vont terminer la guerre.

Oui, les champs, les forêts,
M’offrent seuls des attraits ;
Du bonheur, de la paix,
C’est l’image.
Là, je vis sans façon,
Et fuis, avec raison,
Les grands airs et le ton
Du salon.


(Elvina regarde du côté du rempart.)
FRANCK.

Mais qu’est-ce que tu regardes donc de ce côté avec tant d’attention ?

ELVINA.

Tu ne sais pas ? Une aventure assez singulière, une rencontre…

FRANCK, vivement.

Une aventure ! conte-moi ça, mon enfant.