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MARCELLIN.

C’ n’est pas avec de tels charmes
Qu’all’ pourra se marier.

FRANCK.

Mill’ bormb’ des époux, je gage
Qu’elle n’en manquera pas.

MARCELLIN.

Moi, je crois qu’ dans son ménage,
Ell’ f’rait un joli fracas.

FRANCK, vivement.

J’ suis certain, ne t’en déplaise,
Qu’on n’ lui résist’ra jamais,
Ell’ est bell’ comm’ une Française,
Et se bat comme un Français.

TOUS DEUX.

Et se bat comme un Français.

FRANCK, avec feu.

Oui, morbleu ! elle se ferait hacher pour son père, pour moi, pour vous tous qui la jugez si mal : n’a-t-elle pas encore sauvé, ces jours-ci, un jeune officier que les gardes-chasses du bois voulaient arrêter ? Hein ? quelle intrépidité ! quel sang-froid ! contenir à elle seule trois gardes-chasses ! Je n’aurais pas mieux fait.

MARCELLIN.

Eh bien ! j’ vous conseille d’ vous vanter d’ celle-là ; monsieur le baron a-t-il assez grondé ? s’exposer à faire le coup de fusil avec la maréchaussée ! Enfin c’est un diable incarné, un vrai Lucifer.

FRANCK, en colère.

Comment tu oses… Attends, maraud, attends.

(Il va pour tiret son sabre.)