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REYNOLDS.

Et maintenant que la réflexion me vient, il me semble qu’il en est du mariage, comme de toutes les choses d’ici-bas, qui ont toutes leur bon et leur mauvais côté ; de sorte que celui qui en dit du mal n’a pas tort, et celui qui en dit du bien a raison.

HÉLÈNE, avec dépit.

Et vous, monsieur, qu’est-ce que vous dites ?

REYNOLDS.

Je dis que ce peut être la source de tous les biens, comme de tous les maux ; et qu’alors il s’agit seulement de bien choisir.

HÉLÈNE.

Et comment ?

REYNOLDS.

En cherchant quelqu’un dont le caractère convienne à nos bonnes qualités, et surtout à nos défauts ; car nos défauts sont une partie essentielle de nous-mêmes, dont nous ne voulons pas nous séparer même en ménage ; et vous qui connaissez les miens, voyons, Hélène, qu’est-ce que vous me conseillez ?

HÉLÈNE.

De rester comme vous êtes.

REYNOLDS, soupirant.

Je m’en doutais.

HÉLÈNE.

Oui, monsieur, vous êtes trop difficile à marier, il vous faudrait une femme exprès.

REYNOLDS, soupirant.

C’est ce que je me disais.