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tune. Je ne veux pas me marier, car je me suis promis de suivre vos conseils, de n’avoir pas d’autre opinion que la vôtres et comme je la connais maintenant, comme je l’ai lue dans ce cahier….

(Montrant le cahier qui est sur la table.)
REYNOLDS.

Ah ! vous avez lu ?…

HÉLÈNE.

Oui, monsieur ; et puisque vous êtes opposé au mariage…

REYNOLDS.

Certainement, je le suis ; mais il se peut que des gens de mérite soient d’un avis contraire, car sur ce chapitre-là, voyez-vous, on peut dire : oui et non.

HÉLÈNE.

Vous avez dit : non, c’est écrit ; et j’aurai bien mauvaise idée de vous, si vous changiez du soir au matin.

REYNOLDS.

Le ciel m’en préserve ! mais pour vous faire ma confidence, je vous avouerai, Hélène, que je suis moi-même dans un grand embarras… car on veut aussi me marier.

HÉLÈNE.

Ah ! par exemple, j’espère que vous refuserez aussi.

REYNOLDS.

Il n’y a qu’un instant, j’y étais décidé.

HÉLÈNE.

À la bonne heure… c’est bien… il faut du caractère.