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M. DE WURTZBOURG.

Et s’il ne vous convient pas, si je suis obligé de retirer ma parole, je ne me mêle plus de votre avenir, et je vous renvoie à la ville chez votre mère.

HÉLÈNE, timidement et faisant la révérence en baissant les yeux.

Oui, mon oncle.

MADAME DE WURTZBOURG.

Pauvres femmes ! nous sommes toujours victimes de notre douceur et de notre soumission. (Bas a Hélène, en l’emmenant.) Venez, mon enfant : du courage, résistez, et je vous soutiendrai.

(Elle sortent par la porte latérale à droite.)

Scène III.

M. DE WURTZBOURG, seul.

En vérité, il me faut pour gouverner ma femme et ma nièce, plus de peine que M. de Metternich lui-même n’en a à mener tout le conseil. Il est vrai que dès qu’il faut donner un avis, ma femme est là qui parle, qui parle, tandis que nous autres conseillers, avec le ministre, quelle différence !…


Air du Piège.

Nous n’opinons que du bonnet,
Et qu’il recule, ou qu’il avance,
Depuis trente ans, sénat muet,
Nous gardons toujours le silence.

Et quelqu’esprit qu’on voie en lui briller,
À ce grand homme il faudrait, sur mon âme,
Autant de mal pour nous faire parler,
Que pour faire taire ma femme.