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HÉLÈNE.

Tenez, mon oncle, lisez plutôt. (Elle lui donne le cahier.) et vous, verrez vous-même les inconvéniens du mariage.

M. DE WURTZBOURG, saisissant avec colère le papier qu’il jette sur la table, à gauche.

Qu’est-ce que c’est que de pareilles niaiseries ? Croyez-vous que cela m’apprendra quelque chose ?… et que je ne sache pas depuis long-temps à quoi m’en tenir ?

HÉLÈNE.

Alors vous devez voir qu’il a raison. Et celui qui a écrit cela a tant de talent et de savoir, que j’ai toute confiance en lui.


Air : J’en guette un’petit de mon âge.

D’après ce que je viens de lire,
On aura beau me supplier,
J’aimerais mieux, s’il faut le dire,
Mourir que de me marier.
Oui, oui, ma tante, il dit dans son ouvrage,
Que de chagrin l’on meurt en s’épousant ;
Alors, autant faut mourir sur-le-champ,
On a de moins le mariage.

M. DE WURTZBOURG.

A-t-on jamais vu raisonnement pareil ? c’est votre tante qui vous suggère ces idées-là. Mais arrangez-vous ; j’ai donné ma parole au comte de Frankeinsten ; il doit venir aujourd’hui même, ici, à cette campagne, avec un ami qui fait ce mariage. J’entends qu’on le reçoive d’abord avec un air gracieux, heureux et joyeux. Après cela, nous verrons.

HÉLÈNE.

Mais, mon oncle…