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FRÉDÉRIC.

En aucune façon, je ne viens pas pour lui, mais pour son appartement, qui est à louer pour quinze florins par mois, car j’ai vu écriteau.

HANTZ.

À louer ! notre appartement est à louer ? est-il possible, monsieur ?

REYNOLDS, toujours à travailler.

Hein ! qu’est-ce que c’est ?

HANTZ, lui criant aux oreilles.

Monsieur dit que notre appartement est à louer.

REYNOLDS.

Est-ce que je sais ? qu’il s’informe au docteur, c’est lui que cela regarde ; tout ce que je demande à monsieur, c’est de me laisser finir mon chapitre.

FRÉDÉRIC, parlant à Reynolds qui écrit toujours.

Volontiers, monsieur, car je vous avouerai franchement que je n’ai jamais rien compris à la science, quoique j’eusse un père qui en vendait ; c’est pour cela que je me suis fait militaire, carrière dans laquelle j’ose dire que j’ai eu quelque succès ; non pas à la guerre, nous n’en avons pas eu depuis 1814, mais dans toutes les garnisons où a séjourné le régiment de l’archiduc Charles, cité pour la précision de la manœuvre, et la rapidité des conquêtes. Il faut vous dire aussi que j’ai adopté un nouveau système, qui change toute la tactique… autrefois on faisait la cour aux jeunes personnes !… moi je m’adresse aux tantes, aux mères, aux aïeules, et autres ascendans maternels.