Page:Scribe - Théâtre, 12.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de professeur, et toutes mes espérances détruites. Docteur, docteur, je veux achever mon grand ouvrage… donnez-m’en les moyens ; et quoi qu’il doive m’en coûter…

SCHULTZ.

Vous me promettez de suivre mon ordonnance ?

REYNOLDS.

Je le jure.

SCHULTZ.

Quelle qu’elle soit ?

REYNOLDS.

Quelle qu’elle soit.

SCHULTZ.

Eh, bien ! je vous l’atteste par Galien et par Hippocrate, il n’est pour vous, dans ce moment, qu’un seul moyen de salut… un seul… c’est de vous marier.

REYNOLDS, avec effroi.

Me marier !… docteur, vous ne me parlez pas sérieusement.

SCHULTZ.

Si vraiment.

REYNOLDS.

Me marier !… Mon état est donc bien désespéré…

SCHULTZ.

Oui ; croyez-en votre ami, votre second père. Pour secouer cette préoccupation du cerveau, ce marasme qui vous obsède, il faut d’autres soins qui, chaque jour, viennent vous distraire ; il faut une agitation continuelle, une sorte de tracasserie de tous les momens… en un mot, il vous faut malgré vous du tour-