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je, et il faut être avare du temps ; il faut le ménager ; car la vie en est faite, et songez donc que pendant tous ces amusemens-là, mon grand ouvrage n’avancerait pas… je n’en ai encore écrit que deux volumes.

SCHULTZ, froidement.

Combien vous en reste-t-il à écrire ?

REYNOLDS.

Quatre, grand in-octavo.

SCHULTZ.

Et quel temps estimez-vous qu’il vous faille pour tout achever ?

REYNOLDS.

Au moins huit ans. Deux années par volume.

SCHULTZ.

Alors, ne vous inquiétez pas, il ne sera jamais fini.

REYNOLDS, avec effroi.

Jamais fini.

SCHULTZ.

L’ouvrage en restera au troisième volume.

REYNOLDS.

Est-il possible !

SCHULTZ.

Car, en continuant ainsi, vous n’avez pas deux ans à vivre.

REYNOLDS.

Et mes souscripteurs, que diront-ils ?

SCHULTZ.

Vous leur manquerez de parole.

REYNOLDS.

Et ma réputation d’honnête homme ! et ma gloire