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HÉLÈNE.

Pouvez-vous dire cela, vous qui connaissez M. Reynolds ! … Quand un instant il oublie ses livres, et souvent, il veut bien les oublier pour moi, il est impossible d’avoir une conversation plus aimable, plus attachante… Je l’écouterais parler la journée entière.

SCHULTZ.

Je crois bien ; je l’ai vu autrefois prévenant, attentif, galant même…

HÉLÈNE.

C’est vrai : il l’est beaucoup, et sans s’en douter.

SCHULTZ.

Mais dès qu’un manuscrit, un bouquin, ou une médaille, ont frappé ses yeux, ce n’est plus le même homme, il est dans un autre siècle. Mais où est-il donc en ce moment ?

HÉLÈNE.

Il est là, à chercher un Cicéron.

SCHULTZ.

Vraiment !… comme c’est aimable !… oublier, pour l’amour de l’antiquité, une jeune et jolie personne, qui est chez lui.

HÉLÈNE.

Tenez, tenez, le voilà, monsieur le docteur. Adieu, je vous laisse.

SCHULTZ, la retenant.
Air : Je ne veux pas qu’on me prenne.

Pourquoi donc ? plus que toute autre
Votre présence lui plaît.

HÉLÈNE.

Il préférera la vôtre.