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REYNOLDS.

Et pourquoi donc ?

HÉLÈNE.

C’est que mon oncle et ma tante veulent me marier.

REYNOLDS.

Vous marier ! c’est étonnant !… comment peut-on se marier ? cela ne me serait jamais venu à l’idée.

HÉLÈNE.

Ni à moi non plus ; mais je vous le dis à vous, en qui j’ai confiance, pour que vous me disiez ce que vous en pensez.

REYNOLDS.

Ce que je pense du mariage ?

HÉLÈNE.

Oui.

REYNOLDS.

Je ne sais.

HÉLÈNE.

Vous qui êtes si savant.

REYNOLDS.

C’est pour cela. Dans nos auteurs anciens et modernes, il y’a autant de raisons pour la négative que pour l’affirmative ; et je me rappelle, il y a quelque temps, avoir jeté à ce sujet quelques idées sur le papier.

HÉLÈNE.

Et ce papier, où est-il ?

REYNOLDS.

Je l’ignore, j’en ai tant ; (montrant la table.) là, peut-être, avec mille autres ; et si je le retrouve, je vous l’enverrai.