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HANTZ.

Et à son âge ; car il est jeune encore, il a à peine trente-quatre ans.

HÉLÈNE.

Vraiment !

HANTZ.

C’est l’étude qui le vieillit ; et puis, faut-il s’étonner qu’il soit si triste, si mélancolique ?… toujours courbé sur ce qu’il appelle des classiques, de gros livres grecs et latins qui lui donnent un tas d’idées diaboliques et païennes ; car, voyez-vous, mam’selle, un classique, c’est ni plus ni moins qu’un païen ; et vrai, là sans médisance, je crois que mon maître en tient un peu.

HÉLÈNE.

Y pensez-vous !

HANTZ.

Hélas ! oui ; quand par hasard la procession passe sous nos fenêtres, et qu’on entend ces belles voix des chantres, et cette douce musique des serpens, il n’y tient plus, il jette sa plume, il se démène comme si on l’exorcisait ; est-ce étonnant !

HÉLÈNE.

Sans doute ; car M. Reynolds est si honnête homme, si bon !…

HANTZ.

Lui ! il aime tout le monde ; quand je dis tout le monde, faut pourtant en excepter les chaudronniers, les armuriers, les serruriers, les maréchaux !… et les tambours donc !… oh ! les tambours le mettent aux