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Ensemble.
DESGRIEUX, à Manon qu’il presse contre son cœur.
––––––––––O barbarie !
––––––––––Te perdre encor,
––––––––––Toi, ma chérie,
––––––––––Mon seul trésor !
––––––––––Tu resteras,
––––––––––Dût le trépas
––––––––––M’atteindre, hélas !
––––––––––Entre tes bras !
MANON.
––––––––––O barbarie !
––––––––––Te perdre encor,
––––––––––Mon bien, ma vie,
––––––––––Mon seul trésor !
––––––––––Tu resteras,
––––––––––Dût le trépas
––––––––––M’atteindre, hélas !
––––––––––Entre tes bras !
RENAUD, comptant les louis d’or.
––Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf et dix,
––––––––––Les beaux louis,
––––––––––Qu’ils sont jolis !

(Montrant son gousset.)

––––––––––En ce logis,
––––––––––Mes chers amis,
––––––––––Soyez admis !

(S’adressent à Desgrieux et à Manon.)

––––––Assez causé ! la loi condamne
––––––L’amour exclusif qui vous tient.

(Montrant Manon.)

––––––De droit, cette belle appartient
––––––Aux colons de la Louisiane !

(Geste d’indignation de Desgrieux.)

––Rassurez-vous, c’est moi qui la prends pour sultane !