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Scène III.

GERVAIS, MARGUERITE.
GERVAIS, à la cantonade.

Oui… ce matin à dix heures… aux premiers sons de cloches de la chapelle… c’est convenu ! (Revenant près de Marguerite.) Eh bien ! ma petite femme, que dis-tu du local et des environs ?

MARGUERITE.

Que c’est un beau pays que la Louisiane !

GERVAIS.

Et quel beau fleuve que le Mississipi ! c’est quasiment la mer !

MARGUERITE.

Oui, c’est’plus grand que la Seine, même au Pont-Neuf !… il ne manque à ce pays que des habitants.

GERVAIS.

Tais-toi donc ! il n’en viendra que trop ! voilà M. Law, le contrôleur des finances, qui a mis en actions la Louisiane et le Mississipi, et pour peu que les Français aient de l’esprit…

MARGUERITE.

Ils en ont tant !

GERVAIS.

Ils feront comme madame la marquise… ils troqueront, puisqu’il ne tient qu’à eux, leurs chiffons de papier de la rue Quincampoix contre de belles et bonnes terres au soleil…

MARGUERITE.

En vérité !