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CAVALIERS et DAMES du bal, entrant par la porte à droite.
––––––––Au secours ! au secours !
––––––––Que devenir ? que faire ?
––––––––Au secours ! au secours !

(Pendant le chœur précédent le marquis et Desgrieux ont continué à s’attaquer avec fureur. Tout à coup le marquis pousse un cri, laisse échapper son épée et tombe dans les bras de ses amis qui s’empressent de le soutenir. Manon s’est jetée au cou de Desgrieux, pâle, hors de lui, l’épée sanglante à la main. En ce moment, M. Durozeau, le commissaire, et un groupe de soldats du guet, conduits par un sergent, paraissent à la porte du fond. Les seigneurs et les dames accourent en désordre et en habit de bal.)

TOUS, poussant un cri.
––––––––––––O ciel !…

(A voix basse avec terreur.)

–––––––––C’est son colonel !
––––––Par lui frappé d’un coup mortel !

(Avec force et montrant Desgrieux.)

–––––––––Non, non, point de grâce !
–––––––––Lorsque son audace
–––––––––De si noble race
–––––––––A versé le sang !
–––––––––De lui qu’on s’empare,

(Montrant Manon.)

–––––––––Et qu’on les sépare !
–––––––––Que sa mort répare
––––––––Un forfait aussi grand !
DUROZEAU, aux soldats et au sergent.
––De ce drame sanglant, de cet affreux scandale,
––––––Qu’on arrête tous les auteurs !

(Montrant Manon.)

––Cette fille d’abord, qu’ici je vous signale ;
––Je la connais !
DESGRIEUX, voulant prendre sa défense.
––Je la connais ! Monsieur !…