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DESGRIEUX.

Qu’importe ?…

MANON.

Ce qu’il importe ? (Voyant qu’il tombe dans un fauteuil.) Ah ! mon Dieu !… il se trouve mal ! c’est évident, la fatigue, la faiblesse ! (Elle sonne vivement. Les deux domestiques paraissent.) Que l’on serve ! deux couverts et à l’instant ! (Les deux domestiques sortent. — Se retournant vers Desgrieux.) Ami… ami… reviens à toi… il ouvre les yeux… ses couleurs renaissent. (Aux domestiques qui viennent de rentrer, portant une table richement servie qu’ils placent à gauche.) C’est bien !… laissez-moi, je n’y suis pour personne ! (Voyant leur étonnement.) Ne m’avez-vous pas entendue ? laissez-nous… qu’est-ce qu’ils ont ?… ne dirait-on pas qu’on leur demande des choses… (Les deux domestiques sont sortis par la porte du fond qu’ils referment. Sur la ritournelle du morceau suivant, Manon va tirer les verrous qui sont à la porte du fond et à la porte à droite.) Comme cela, je l’espère, on ne nous dérangera pas ! sans cela, il n’y aurait pas moyen d’être un instant seule chez soi !


Scène XIV.

MANON, DESGRIEUX ; puis LE MARQUIS, ensuite LESCAUT, Seigneurs et Dames, DUROZEAU avec des Soldats du guet ; plusieurs Domestiques.
FINALE.

(Desgrieux, pendant la fin de la scène précédente, est peu à peu revenu à lui, et ouvre les yeux.)

DESGRIEUX.
––Ciel ! où suis-je ?…
MANON, riant.
––Ciel ! où suis-je ?… A souper chez Manon !