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MARGUERITE.

Bonnes nouvelles… disiez-vous ?

MANON.

De Desgrieux ?… parlez donc !

LESCAUT.

Quand je dis bonnes nouvelles… je veux dire mauvaises… cousine… mauvaises pour la famille.

MANON.

Comment cela ?

LESCAUT.

J’allais ce matin à la caserne voir le cousin… c’est dans le malheur que les parents se montrent… et un soldat de son régiment, à qui j’ai proposé une ou deux bouteilles… je ne sais pas au juste… c’est lui qui a payé… m’a appris… que…

MANON, l’interrompant.

Qu’il est aux arrêts, nous le savons.

MARGUERITE.

Et qu’on ne peut pas le voir.

LESCAUT.

Aux arrêts !… ah ! bien oui, si ce n’était que cela !…

MANON.

Qu’y a-t-il donc ?…

LESCAUT.

Il y a que, malgré la discipline, il voulait sortir dès ce matin… sortir pour voir mademoiselle Manon, ma cousine, dont il était inquiet et jaloux !

MANON.

Est-il possible !

LESCAUT.

Inquiet ! je le conçois ! jaloux… non pas ! parce qu’il doit