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––« Pour toi… pour nos enfants… j’ travaille avec courage !… »
MARGUERITE.
––––Ce bon Gervais !
MANON, avec émotion.
––––Ce bon Gervais ! Je comprends ! je comprends !

(Continuant à lire pendant que Marguerite passe un de ses bras autour du cou de Manon.)

––« Tu m’as donné l’exemple… et mon cœur qui t’adore
––« Comme une honnête fille et t’estime et t’honore !
––« Et l’on doit être heureux et bien fier, je le sens,
––« D’aimer et d’estimer la mèr’ de ses enfants. »

(Manon baisse la tête et laisse tomber la lettre que Marguerite ramasse.)

MARGUERITE, se rapprochant de Manon, et à demi-voix.
––––––Pour que l’amour, ce bien suprême,
––––––Au logis puisse demeurer,
––––––Il faut de celui que l’on aime
––––––Avant tout se faire honorer !
MANON, avec émotion.
––––––Pour que l’amour, ce bien suprême,
––––––Au logis puisse demeurer,
––––––Il faut de celui que l’on aime
––––––Avant tout se faire honorer !
MARGUERITE.
––Il en est toujours temps ! courage !… du courage !
––––Viens avec moi ! viens travailler aussi !
MANON, hésitant.
––Oui… oui… je te promets… de me mettre à l’ouvrage.
MARGUERITE.
––Quand cela ?
MANON.
––Quand cela ? Dès demain !
MARGUERITE.
––Quand cela ? Dès demain ! Non pas ! dès aujourd’hui !

(Lui montrant la robe qu’elle a posée en entrant sur une chaise.)