Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous pensez si je fus surpris — et déconcerté : car je sentais que ce pardessus était intérieurement fourré et doublé d’une doublure « trop plus sentant, mais non pas mieux que roses ». La créature insiste :

— Ôtez-le vite, avant qu’on vous voie ! Mon sang ne fit qu’un tour.

— Voilà, qu’y a-t-il ? murmurai-je.

Alors j’aperçus avec terreur, au milieu du dos, la marque d’une main, aux doigts spatules, d’une main gigantesque ; elle avait été de craie, mais elle était maintenant de bitume, ou autre chose d’approchant en couleur — Messieurs, je vous le jure, — une main de m—e !

La police m’avait marqué : le journal l’Officiel me sauva la vie ce jour-là. Qu’en dites-vous ?

— Je dis, conclut Notre Maître, que nous en avons vu bien d’autres sous l’Empire, avec About. Mais quelle chandelle vous devez au journal, Cervelas, mon garçon, au journal, au bon journal ! Sacré journal !



En 1811, dit Brandebran, l’année de la comète