Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gus, par opposition à l’odi vulgus d’Horace ; mais c’est justement là une raison qui semble militer contre les partisans de l’hypothèse adorare. Tacite entend évidemment comme Horace, un sentiment d’affection ou de haine tout moral, qui n’a rien de matériel. Reste l’audacieuse proposition de lire lingit, ou d’accepter veneratvr. La première se défend par elle-même : mais était-il besoin d’interpréter l’action ? Voilà le problème qui se pose : et la discussion où je vais entrer expliquera plus clairement le sens de l’objection. J’avoue que je me range parmi les partisans de veneratvr, et je traduis :

Le divrnalis rend son culte à pvblicvm.

Qu’est-ce en effet que le Diurnalis ? J’estime que c’est la première question qui se doit poser et de sa solution dépend le sens exact de l’inscription. L’endroit où a été trouvé notre bas-relief nous fixe environ sur sa date. Ce monument ne saurait être postérieur au « tombeau de Romulus ». D’autre part, il représente évidemment un rite religieux accompli par un personnage dont le nom se termine par le suffixe — alis. Comment ne pas songer alors aux fratres Arvales, à ce collège des douze frères Arvales dont la tradition attribue l’éta-