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Allons ! dix-huitième siècle, tu n’es pas encore mort !

(Le Figaro, 18 nov. 1902.)


Suivez donc le goût public[1] : comme le panache blanc de « l’autre », vous le trouverez toujours sur le chemin où vous gagnerez de l’honneur.

Supposons que vous deviez parler d’une mélodie nouvelle écrite sur des vers de François Villon, qui vivait au quinzième siècle ; « sollicitez doucement » l’histoire, et vous donnerez du plaisir :

  1. Théâtre des Mathurins. — Les théâtres à côté prennent de plus en plus d’importance. On se croirait revenu au dix-huitième siècle. C’est vers eux que se portent maintenant de préférence les hommes de plaisir et les femmes à la mode.
    (Le Figaro, 11 déc. 1902.)

    L’enlèvement, c’est si dix-huitième !

    Oh ! parbleu, je sais bien qu’on enleva des femmes avant le règne de Louis XV, et je vous entends d’ici me jetant les noms d’Hélène ou des Sabines. Mais la belle affaire que de déployer de la force contre des femmes qu’on emporte, tandis qu’elles sanglotent en se tordant les bras ! Là se manifeste seulement l’odieuse brutalité de l’homme !

    Or, au dix-huitième seulement, l’enlèvement devint pratique galante, grâce aimable et souriante.

    (Le Gaulois, 10 déc. 1903.)

    Mme Marcelle Dartoy a tout à fait la « ligne » indispensable a ces délicieux et galants rondels Louis XV qu’elle interprète à ravir. Elle personnifie elle-même un pastel de cet aimable dix-huitième siècle amoureux et spirituel, et c’est plaisir de la voir comme de l’entendre.

    (Le Figaro, 18 déc. 1902.)