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D’ESTINNES. — Qui me faisait cet honneur ?

Mme de RYVERE. — Mimyane… Mimyane qui perd à la table de jeu et qui désire que vous le vengiez de la défaite que lui fait subir Ritomer.

SUZANNE, (tranchante). — Mon mari doit être d’une humeur épouvantable, mon pauvre d’Estinnes. Tâchez de ne point vous faire manger tout vif.

D’ESTINNES, (prenant congé). — Priez pour moi, baronne. Je me dévoue pour vous.

Les deux femmes s’assoient sous un laurier-rose. Là-bas, la musique des tziganes fait rage.

SUZANNE. — Je suis heureuse de te voir.

Mme de RYVERE. — Pourquoi te caches-tu dans les salons déserts ; pourquoi erres-tu dans ce labyrinthe ainsi qu’un fantôme, qu’une âme en peine ?

SUZANNE. — Parce que ces messieurs en habit noir et en cravate blanche m’agacent ; parce qu’il n’y a dans cette foule qui se bouscule que deux personnes pour lesquelles j’ai quelque estime : d’Estinnes et toi… je ne parle pas de ton fils… parce que je suis énervée, parce que je rage enfin…

Mme de RYVERE. — Merci du compliment à