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tableau d’autel, dans une église dont je ne me rappelle plus le nom. Il avait apporté avec lui trois tableaux, qu’il destinait à la galerie du prince Cornaro. C’était une Madona, une Héloïse et une Vénus presque nue, toutes trois de la plus grande beauté ; et quoique de genres si différents, d’un mérite si égal, qu’il était presque impossible de se décider à l’exclusion de l’une des trois. Le prince seul ne resta pas un seul instant indécis entre elles. A peine y eut-il jeté les yeux, que la Madone seule absorba toute son attention. Il admirait le génie du peintre dans les deux autres ; en voyant celle-ci, il oubliait l’art et l’artiste, tout occupé du chef-d’œuvre qu’il avait devant les yeux. Le peintre,