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rompus ne purent émousser entièrement en lui le sens moral, la pureté et la simplicité de son ame en furent cependant altérées. Sa raison, manquant d’un point d’appui solide, ne put se débarrasser par elle-même des filets dont elle se vit entourée. Le progrès du mal fut tel, qu’au bout de quelque temps presque toutes les bases sur lesquelles reposait sa moralité furent détruites ; elles ne purent résister à la séduction et à l’exemple dont la contagion les sapait continuellement. Ces salutaires principes, qu’il avait regardés jusqu’alors comme les fondemens solides de son bonheur, n’étaient plus à ses yeux que de vains sophismes ; et ces guides perdus pour lui, il fut