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distractions le monde réel. Sachant combien il observait mal, il se permettait peu de juger, et souvent il portait l’indulgence jusqu’à l’extrême. Personne n’était plus fait pour être gouverné, et ce n’était pas faiblesse. Ferme, inébranlable dès qu’une fois il avait été convaincu, il eût combattu tel préjugé avec le même courage que dans une autre occasion il se serait fait tuer pour un autre.

Comme troisième prince de sa maison, il n’y avait pour lui aucune apparence qu’il pût être appelé à la première place, et son ambition ne s’étant jamais tournée de ce côté-là, ses passions avaient pris une autre direction. Content de n’être assujetti à aucune volonté