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certainement un illuminé et peut-être un fourbe. Ce jésuite défroqué qui se fit protestant et qui fut même pasteur, sut inspirer à Mademoiselle de Schurman un intérêt passionnément mystique. Elle embrassa ses idées, le suivit partout et, continuant son œuvre après la mort de l’apôtre, rassembla les Labadistes autour d’elle et les mena à Wiewert en Frise. Là elle vendit ses biens au bénéfice de ses coreligionnaires et mourut en méditant les vérités auxquelles elle avait consacré sa vie. L’exaltation religieuse où elle était l’avait depuis longtemps détournée des arts, des lettres et des sciences[1].

  1. Le texte latin des lettres de Mademoiselle de Schurman en faveur de l’érudition des femmes parut, pour la première fois, à Leyde en 1641.