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ont fait d’abord les individus, en formant des États particuliers ; de sorte que les États particuliers appartiennent à un État d’États, et qu’il existe, pour les luttes des peuples entre eux, un aréopage général de tous les peuples, composé des représentants de toutes les nations civilisées, et qui dispose contre un état rebelle de la puissance de tous les autres États.

Comment une constitution de droit général, régissant ainsi tous les États particuliers, et au moyen de laquelle ceux-ci sortiraient de l’état de nature dans lequel ils sont demeurés jusqu’à présent dans leurs rapports réciproques, peut-elle être réalisée par la liberté qui, dans les rapports réciproques des États, joue aujourd’hui un rôle téméraire et sans frein ? Il est impossible de le comprendre, si, dans ce jeu de la liberté, dont le développement forme toute l’histoire, ne domine une nécessité aveugle qui ajoute objectivement à la liberté ce qui n’aurait jamais été possible par elle seule.

Nous nous voyons rejetés, par le cours du raisonnement, dans la question déjà proposée touchant le principe de l’identité entre la liberté, d’un côté, eh tant qu’elle se manifeste dans le libre arbitre, et l’objectif, ou ce qui est régi par la loi, de l’autre, — question qui reçoit dès à présent une signification plus élevée, et qu’il faut résoudre dans sa plus grande universalité.

(Idéalisme transcendantal.)
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