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nements dans la forme, parce que, lorsque cela a lieu, le pouvoir certainement n’abandonne pas ses droits volontiers, ce qui prouverait déjà un vice interne de la constitution.

Mais si, de quelque manière que cela arrive, une constitution est enfin réellement fondée sur le droit, et non pour parer seulement aux premières nécessités qui s’offraient d’abord, l’expérience, qui ne suffira jamais à prouver une proposition générale, mais qui présente à nos conclusions des données d’une grande valeur, nous montre que l’existence d’une constitution semblable, la plus parfaite qu’il soit possible d’imaginer pour l’État particulier, dépend encore des circonstances accidentelles les plus évidentes.

Si, conformément au type de la nature, qui n’établit rien d’indépendant ou aucun système subsistant en soi, qui ne soit fondé sur trois forces indépendantes les unes des autres, la perfection de la constitution est placée dans la division des trois pouvoirs fondamentaux de l’État, comme indépendants les uns des autres, les critiques dirigées avec raison contre cette division, bien qu’on ne puisse nier qu’elle ne soit nécessaire à une constitution normale, signalent, dans cette constitution, une imperfection dont l’origine ne doit pas se trouver en elle, mais doit être cherchée hors d’elle. La sûreté de l’État exige absolument que le pouvoir exécutif l’emporte sur les autres et, en particulier, sur la force législative qui joue, dans la machine de l’État, le rôle de force retardante ; l’harmonie de l’ensemble