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l’État sur le modèle des idées, problème qui n’a encore eu de solution jusqu’ici que la République de Platon. Quoique nous devions maintenir également ici l’opposition du monde moderne et du monde ancien, cet ouvrage divin restera cependant toujours le premier type et le premier modèle. — Ce que l’on peut dire sur la vraie synthèse de l’État dans son organisation actuelle est indiqué dans ce qui précède, et ne peut être expliqué davantage, sans de longs développements, ou sans l’application à un exemple donné. Je me bornerai, par conséquent, à montrer, dans la manière dont on a, jusqu’ici, traité ce qu’on appelle le droit naturel, ce qui a été fait, ou ce qu’on s’est seulement proposé.

C’est dans cette partie de la philosophie que la méthode analytique et le formalisme se sont maintenus avec le plus d’opiniâtreté. Les premières idées furent empruntées, soit au droit romain, soit à quelque autre forme en vogue ; de sorte que le droit naturel a traversé tour-à-tour, non-seulement tous les penchants de la nature humaine, la psychologie tout entière, mais encore toutes les formes imaginables. Par leur analyse on a trouvé une série de maximes et de formules à l’aide desquelles on espérait donner à la jurisprudence une forme systématique. Les jurisconsultes kantiens, en particulier, ont entrepris avec zèle d’employer la philosophie comme servante de leur science ; et c’est dans cet esprit, comme cela se conçoit, qu’ils ont voulu réformer le droit naturel. Cette