Page:Say - Olbie.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion nouvelle, j’y consens ; mais qu’on soit amené, par son propre intérêt, à la conserver ; qu’elle soit telle que non les ordres du législateur, mais la nature des choses, l’attire plus fortement que le goût général ne la repousse. Pourquoi cette considération, la première dont on doive s’occuper en portant une loi, en fondant une institution, est-elle ordinairement la dernière dont on s’avise ?

Il s’agit donc, je le répète, de chercher dans le cœur de l’homme, et là seulement, la garantie de sa conduite.

L’homme soupire sans cesse après le bonheur, et principalement après le bonheur prochain et sensible (D) : s’il ne s’ouvre devant lui pour l’atteindre que la voie du crime, il s’y précipite. Si le chemin de la vertu peut y conduire, il le préfère. Cette disposition mise en nos âmes par la nature, et que tous les rhéteurs du monde essayeraient en vain de changer, doit diriger sans cesse le moraliste. Au lieu de