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le vallon




Ne te retourne pas, ô Dame,
Va vers l’ombre qui te réclame,
Vers ce feuillage, dans ce calme
Où la fougère offre sa palme.
Le rêve de ta poésie
Se dérobe avec jalousie
Au vent de crime et de folie
Qui là-bas emporte la vie.
Ô tristes maisons inclinées
D’où s’évapore la fumée
Et qu’on voit entre la ramée,
Qu’importent toutes vos journées
Si l’éloignement de vos toits
S’harmonise avec le sous-bois
Où le calme parle à mi-voix,
Où l’oiseau pleure avec émoi,
Où l’arbre berce sa ramée.