Page:Sauvage - Le vallon, poèmes,1913.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
le vallon




Seuls maintenant la vierge avec son fiancé
S’attardent sur la mousse. Elle a les yeux baissés
Et sa main caressant les clochettes sereines
Comme une belle fleur elle-même se traîne.
Le Vallon qui sourit à leur bonheur humain
N’est pour eux dans la plaine avec ses bouleaux fins
Qu’un site langoureux. Ils suivent une allée,
Se penchant l’un vers l’autre et la marche ondulée.
L’aube qui monte lente et grise
Souffle sur leurs pas une brise
Et cette brise en agitant l’herbage
A réveillé l’enfant
Qui, rose et nu, poursuit une abeille sauvage
Derrière eux et leur jette en un rire éclatant
L’appel le plus câlin de sa voix de printemps.