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le vallon




L’aurore a blanchi l’herbe et réveillé l’oiseau,
L’enfant nu se suspend et se berce aux rameaux
Retombants du bouleau ;
La fleur jeune et mouillée éclose de la terre
Répand une lueur dans l’ombre ; la fougère
Prend dans son fin réseau la svelte digitale
Et l’abeille sauvage erre sur les pétales.
C’est la voix du ruisseau caché sous la verdure
Qui s’éloigne et prolonge un limpide murmure ;
L’ombre de la clochette et celle de l’ombelle
Mettent sur ta chair blanche une molle dentelle
Qui danse avec la brise et semble respirer
Au mouvement pensif de ton souffle éthéré,
Ô Beauté.