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«2 DANS LES SYLLABES SUFFIXALES. 85

slave même, de jcterù. Le lat. wfer, qui a passé par une forme

  • ?</>•«, n'entre pas en ligne de compte, h' osque piiiuruspid {ci. pàterei)

a subi une assimilation secondaire, Curtius, Grdz. 718. Nous ne trouvons pas d'autre issue que d'admettre un double suffixe primi- tif. Peut-être que l'un, -ia^ra, s'ajoutait aux pronoms, tandis que l'autre était réservé aux prépositions, comme cela a lieu en zend, et que plus tard les différentes langues ont en partie confondu les deux emplois. 11 faut ajouter que le zend abrège Va de katara toutes les fois que par l'addition de la particule cH, la syllabe qui suit cet â devient longue : katâraçtHf, katâreméit (Hiihschm&nn, Casus- lehre 284). Est-ce à dire que l'allongement, dans katara, tient à une cause tout autre que la présence da a,? Comme nous venons de le dire (p. 83 seq.), cette conclusion ne parait pas nécessaire.

Voyelle suffixale des thèmes en -a {Thèmes en -a proprement dits, thèmes en -ta, -na, -ma, -ra etc.). M. Brugmann indique briève- ment que cette voyelle est «g {Stud. IX 371), et cette opinion a été adoptée de tous ceux qui ont adopté l'hypothèse de a^ en général^. Ici comme ailleurs «g alterne avec a^. Voici, en prenant comme exemple le thème masculin ind.-eur. akiva, les cas ^de la déclinaison où l'accord des langues européennes atteste clairement la présence de «g- nom sg. akwa^-s, ace. sg. akwa^-m^, ace. pi. akwa^-ns. De même au nom. -ace. neut.: dana^-m. Le degré a^ est assuré au vocatif akwa^. Tout le reste est plus ou moins entouré d'ombre. Doit-on, au génitif singulier, admettre a^ ou a^ ? Le got. vulfi-s parle pour la première alternative ^ le gr. ïtttto-io pour la seconde. Ces deux formes ne peuvent pas l'une et l'autre refléter directement la forme première. L'une d'elles a nécessairement subi une action d'analogie: il ne reste qu'à savoir laquelle. La forme sanskrite est pour plusieurs raisons impropre à décider ici. Mais il y a une

��1. Dans l'article cité des Mémoires de la Société de Linguistique, je croyais avoir des raisons de dire que Va dans miroç, equos, était o — malgré le vocatif en e — et non pas o^- Depuis j'ai reconnu de plus en plus qu'une telle propo- sition est insoutenable, et je n'en fais mention ici que pour prévenir le reproche de changer d'opinion d'un moment à l'autre en disant que cet article a été écrit il y a près d'un an et dans un moment où je venais à peine de me rendre compte de la double nature de l'o gréco-italique.

2. L'a bref du skr. (içims, âçvàm est régulier, la syllabe étant fermée.

3. Sur l'rt secondaire du vieux saxon -as, v. Leskien, Dedination, p. 30. Le boruss. stesse parle aussi pour a^, bien que souvent IV de la Baltique inspire assez peu de confiance (ex. : lit. kvep «exhaler», got. hvap, grec et lat. hvap).

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