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84 «2 Ï>A.NS LES SYLLABES SUFFIXALES.

Pour cela il faut admettre que dans une syllabe ouverte suivie d'une longue les langues ariennes n'ont pas allongé^ a.^. Les exemples où la chose peut se vérifier sont malheureusement rares et un peu sujets à caution: le premier est le zd. katàra dont il est question ci-des- sous; le second est damûnas, v. page 81; enfin on a les aoristes en -isam, page 69. Mais la brève du zend vazyàmana demeure in- compréhensible.

Devant le suff, -nt du partie, prés. act. la voyelle thématique est «21 lorsqu'elle n'est pas rejetée, ce qui arrive à certains cas de la flexion. Grec èxovT-, got. vigand-, si. {vezy), gén. vezqsta, lit. veèant-. L'a bref du skr. vdhant- est régulier, la syllabe étant fer- mée. Quant à Ve du lat. vehent-, M. Brugmann admet qu'il vient des cas faibles h nasale sonante. — Le participe du futur est tout semblable.

Quittant la voyelle thématique verbale, nous recherchons les cas où un «2 apparaît dans le suffixe des thèmes nominaux. Toute- fois nous laisserons de côté provisoirement les suffixes terminés par une consonne.

Le suff. -ma^na est déjà traité; un autre suffixe participial est ■a^na: skr. bibhid-ând, got. hit'an{a)-s. — Le suffixe secondaire -tara subit des variations assez surprenantes. Il prend, en zend, la forme -tara lorsqu'il s'ajoute à des pronoms: katara, yatâra, attira (cî. fra- tara), tandis que le sanskrit présente partout l'a bref: katarâ, yatarâ etc. C'est le même phénomène que pour le suff. -màna, avec cette différence qu'ici c'est l'iranien qui montre a.^, et que la forme qui contient a^ subsiste parallèlement à l'autre. De plus le zend n'est point isolé comme le sanskrit l'était tout à l'heure: k côté de katara se place le si. kotoryjï et vûtorû, le got. hvapAra et a7ipara^ (zd. aùtara). D'autre part l'a du sanskrit est appuyé du gr. îrôrepoç et, dans le

��1. La longue, dans le cas de vâhamàna, descend elle-même d'un ancien Oj [vaha^ma^na): mais il est aisé de comprendre que dans le conflit des deux a^ tendant l'un et l'autre à devenir voyelle longue, le second, qui ne trouvait point de résistance dans la syllabe brève placée après lui, devait remporter l'avantage. — Cette syllabe brève dont nous parlons est remplacée dans certaines formes par une longue, ainsi au pluriel vdhaniàngs; et pour soutenir toute cette théorie, à laquelle du reste nous ne tenons pas particulièrement, on serait natirrellenient obligé de dire que dans vâhamàna comme aussi dans pàkâ, ryâdhà etc. l'allon- gement n'appartient en propre qu'à ceux des cas de la déclinaison où la termi- naison est brève.

2. Je sais bien que cet a gotique peut s'expliquer difTéremment si l'on com- pare fadar = TraT^pa et ufar = ùirép.

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