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80 «2 DANS LES THEMES EN -CI DES COMPOSÉS.

«éminence», mais nous avons vu que la plupart ont e dans la ra- cine, ce qui leur assigne une place à part.

En somme et autant qu'on en peut juger sur ces données fort peu complètes, on conclura: 1° qu'un grand nombre de thèmes en a avec ag dans la racine, ont eu dans la langue mère le ton sur le suffixe; 2° qu'on ne peut dire avec certitude si quelques-uns de ces thèmes, quel que fût d'ailleurs le sens, ont eu au contraire le ton sur la syllabe radicale.

Dans les thèmes en -a formant le second membre d'un com- posé dont le premier sera un substantif régi — nous ne parlons que des cas où l'actimi verbale est encore sentie, non de tafpurusas en général — j ou bien une préposition, la présence de a.^ est assurée aussi. "^ Nous pouvons distinguer quant au sens quatre catégories représentées par les exemples suivants: a. pari-vaââ «le blâme» de vad, h. ut-tânâ «qui s'étend» de tan, c. sukta-vCikâ «récitation d'un sûkta» de vaé, d. uda-hârà «porteur d'eau» de har. Le zend montre le même allongement de l'a.

Exemples grecs : a. erûX-XoYOç et (TuX-XoYil de Xey ; a. èS-i-moipôç de à|iieip, irpô-xooç de x^v; c. — ; d. u-çoppôç de q)epp, TTup-qpôpoç de qpep. La classe c existe dans quelques féminins comme inicrdo- q)opà, mais ces mots sont des exceptions.

Exemples lituaniens: pâ-szaras «nourriture» de szer^ at-laidà «grâce» de leid, isz-iakas «écoulement> de tek. Paléoslave: vodo-nosû de nés, sqlogû de leg (peut-être bahuvrïhi), pro-vodû «compagnon» de ved^ po-tokû «rivière» de tek, prorokù «prophète» de rek, vodo- tcikii «canal» de tek. Dans dobro-rekû (Osthoff, Beitr. de P. et B. III 87) \'e s'est infiltré.

En latin le vocalisme du second membre des composés, soumis aux influences de divers agents destructeurs, est absolument mécon- naissable. L'osque lovfrikonoss est un bahuvrïhi.

A l'origine, on n'en peut douter, ces composés ont été géné- ralement oxytons. Ils le sont dans les textes védiques, et ils le sont en partie en grec. Dans la classe d. le grec n'a retiré l'accent sur la pénultième que lorsqu'elle était brève* (Bopp, Accentuations-

��1. Il esrl remarquable que les composés indiens de caractère moderne où le premier membre est décliné {/mè{i7nhhard etc.) ne présentent jamais Va long.

2. Les exemples où la règle n'est plus du tout observée (ex. : dans TTToXiiTopôoç, Tra\{vTovoç) présentent ordinairement cette singularité que le premier membre a i dans la dernière syllabe.

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